16 Comment la mystique est devenue féminine : autour de Marguerite Porete

En 1310, à Paris, Marguerite Porete, une béguine, mourait sur le bûcher, accusée d'hérésie. Le texte qu'elle a écrit, le Miroir des simples âmes anéanties, a été retrouvé en 1946 et il se distingue par son choix linguistique : c'est un texte mystique écrit, non en latin, mais en français. À la fin du XIIIe siècle, une femme a donc composé un texte de haute spéculation religieuse dans la langue dite vulgaire et cela doit nous étonner.

Ce cycle de conférences propose de partir de cette histoire et de ce texte pour voir comment la mystique est devenue féminine : comment le Moyen Âge a-t-il progressivement construit une manière féminine d'aimer Dieu ? Quelle est la place de Marguerite dans tout cela ? Dans quelle mesure peut-on comparer la langue spirituelle de cette femme brûlée pour hérésie à celle des moines du XIIe siècle et à celle des plus hautes autorités spirituelles de son temps ?

A partir du cas de Marguerite, nous reviendrons, plus largement, sur le cas de ces femmes qui, dans le nord de la France et les pays germaniques, se sont mises à composer des textes spirituels. En quoi leur discours est-il nouveau ? Comment fut-il reçu ?

Le parcours proposé portera également sur la manière dont Marguerite Porete, cette femme du XIIIe siècle, exprimait l'extase dans la langue dite vulgaire.

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